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Messages du bout du monde
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13 octobre 2008

Arrivée à Bishkek

On me reproche déjà d’être paresseuse ces derniers temps et de ne rien écrire, ce qui est justifié mais c’est aussi parce que je travaille beaucoup ! Je m’y remets donc, d’autant plus que mon voyage au Kirghizistan voisin a été assez riche pour écrire au moins quelques articles. Ma chef du département Reporting à Dushanbe, Kasia, voulait depuis longtemps faire un petit voyage pour nous changer les idées et la fin du ramadan nous en donnait l’occasion puisqu’on avait un jour férié et donc un week-end prolongé. Le jour de l’Aïd, nous devions prendre notre avion pour Bishkek, la capitale du Kirghizistan, en début d’après midi, ce qui me laissait le temps d’aller me balader chez les voisins le matin. En effet, le jour de l’Aïd est une véritable fête ici, les enfants commencent à taper des pieds dans les portes dès 6h du matin pour recevoir des bonbons (un peu comme Halloween) et à partir de 9h, tout le monde peut se rendre visite. Il vous suffit d’entrer chez n’importe qui, de vous asseoir et l’on vous servira à manger. Les femmes s’activent donc en cuisine toute la nuit pour pouvoir nourrir tous les invités surprises. A 10h du matin, j’ai donc accompagné Galina chez nos voisins que j’entends beaucoup mais que je n’avais jamais vus. On nous a installées dans une grande salle rectangulaire occupé par une table de 4 mètres de long recouverte de victuailles et malheur, j’ai eu droit à une satanée soupe à une heure si matinale que je n’ai pas eu le cœur de refuser ! Cette visite a été riche en découverte pour moi sur la « vraie vie » tadjike ! La maison est très grande mais occupée par une vingtaine de personnes. La babouchka, mère de 10 enfants, dont 4 fils qui vivent avec elle, règne en maître absolue. Ses pauvres belles filles habitent avec elle, ne travaillent pas et doivent obéir à chacun de ses ordres. Une des belles filles, une jeune femme assez jolie est son souffre douleur car son mari est en prison en Russie et elle se retrouve emprisonnée dans une famille qui n’est pas la sienne et qu’elle ne peut pas quitter. Comme son mari ne peut pas la soutenir ou la protéger face à sa mère, elle trime du matin au soir. En une heure de discussion, elle n’a pas pu rester assise et manger plus de 3 minutes, devant toujours aller chercher quelque chose, débarrasser ou calmer un des nombreux enfants qui pleure dans la cours. La babouchka m’a aussi raconté sa vie, mère de 10 enfants et coiffeuse à plein temps sous l’union soviétique, les journées de 5h du matin à minuit, les allers retour pour préparer les repas, les nuits passées dans la cuisine pour que son mari ne la batte pas, une vraie vie de chien. Je suis ressortie de cette maison bien perplexe, quel bonheur dans cette vie, quelle motivation à se lever le matin, arrive-t-on a y trouver quelques satisfactions ? Une fois la visite terminée, je suis allée rassembler mes affaires et suis arrivée une heure en avance à l’aéroport où j’ai rejoint Kasia. Notre avion était pile à l’heure, un tout petit avion dans lequel nous étions maximum 30 avec un décor à la babouchka russe, des tapis marrons au sol comme au mur, assez cosy en fait ! On nous a servi à manger et à boire et avons survolé de près les cimes des montagnes qui culminent à 5000 mètres d’altitude dans la région. La vue était d’une rare beauté, un désert de montagnes enneigées alternant avec de beaux lacs bleus, ce vol vaut vraiment la peine. En arrivant à Bishkek, première surprise, alors que google météo annonçait 20°C, le pilote nous dit qu’il fait 5°C et qu’il pleut, je n’avais pas de manteau, ça commence mal ! On trouve un taxi facilement, je négocie le prix sans problème et je lui indique l’adresse du bureau ACTED que j’avais contacté et qui m’avait promis les clés d’un appartement gratuit pendant notre séjour, très sympa. Nous arrivons donc à l’adresse indiqué avec nos lourds sacs à dos et là, mauvaise surprise, le bureau est fermé et nous n’avons pas l’adresse de l’appartement bien sûr, ni aucun numéro de téléphone. On ne panique pas, on contourne le bâtiment pour trouver une autre entrée et on tombe sur un jeune homme à l’air étranger que l’on agresse littéralement pour lui demander s’il sait où se trouve ACTED. Bien entendu, il ne sait pas mais très aimable, nous invite dans son appartement. Chose complètement inattendue, nous nous retrouvons donc dans une cuisine fort confortable avec un Allemand et sa colocataire turkmène et on discute pendant 2h autour de bonnes tasses de thé et de petits gâteaux ! L’heure tourne et notre problème n’avance pas, finalement le téléphone polonais de Kasia se met à fonctionner et on appelle notre garde ACTED à Dushanbe qui nous donne le numéro de téléphone de l’appartement à Bishkek où doit se trouver Julien, un Français qui est souvent en déplacement et que je connais de Dushanbe. J’appelle donc et miracle, je tombe directement sur Julien qui m’explique comment trouver l’adresse et nous attend au coin de la rue ! Il est déjà 20h heure kirghize (nous ne savions pas non plus qu’il y a une heure de décalage, on est vraiment bien organisées !) Nous entrons dans un super appartement avec 3 grandes chambres, une salle de bain et des toilettes très confortables, bref le confort occidental et ça fait du bien ! On s’assoit deux minutes, on lui explique notre projet de rentrer par la route jusqu'au Nord du Tadjikistan dans 5 jours et il nous met en garde contre beaucoup d’embûches qu’on n’avait pas imaginé du tout. On décide de se balader malgré le froid et d’aller dans un restaurant italien qu’il connait. On découvre une ville, une capitale, entièrement plongée dans le noir. Pas un seul lampadaire ne fonctionne et on avance à tâtons avec la lumière de notre téléphone portable. Nous découvrons l’avenue principale, le Chuy Prospekt, et les ombres de ses blocs soviétiques. Je suis heureuse quand nous arrivons enfin au restaurant, un endroit chaud et agréable avec des pâtes délicieuses et, comble du luxe, une bouteille de vin rouge italien qui, même s’il râpe un peu, me semble être le meilleur du monde. Cette journée se termine bien

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Commentaires
F
Juste pour te faire un bisoooo<br /> et te dire qu'on pense fort à toi.<br /> Tout a l'air de bien se passer et tant mieux.<br /> Lou a eu sa première bonne maladie, <br /> une rhino avec 39,2°C<br /> de fièvre bon mais ça va bcp mieux donc ouf !<br /> Ju joue toujours aux bouffes parisiens, <br /> on fête la 200ème ce soir,<br /> moi je me remets en forme qd je peux.<br /> Voilà ma belle Sarah.<br /> On t'embrasse très fort.<br /> FaNe
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